pop-corn au curry

Le temps est pluvieux et froid là où j’habite. Une excuse toute trouvée pour rester sous la couette, oublier le monde,… et manger des bons trucs faciles à faire. Dans ce registre, le pop-corn est vraiment un aliment parfait à mon avis : il s’adapte à tous les goûts, est très vite fait, ne coûte pas grand-chose et est tout à fait régressif.

A grignoter tel quel à l’apéro, en guise de croutons sur une salade ou une soupe, pour apporter un peu d’originalité et une autre texture à un dessert (sur une glace ou des fruits pochés par exemple).

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Et puis en plus c’est de saison, puisque le maïs à éclater a été récolté il y a quelques semaines par ici (= au bord du lac Léman). Le maïs à éclater, c’est un maïs plus petit et qui a des grains plus durs que le maïs doux qu’on utilise pour le barbecue ou les salades. Il faut enlever les grains de l’épi avec les doigts, contrairement à son cousin qu’on peut égrainer avec les dents ou au couteau.
Et bien sûr, un paquet de grains de maïs à pop-corn fera tout aussi bien l’affaire pour cette recette, toute l’année !

Pour finir, comme « oublier le monde » n’est clairement pas mon point fort, même quand il pleut, c’est aussi l’occasion de se rappeler qu’il y a des pays où, même bio, il n’est plus possible de trouver du maïs sans OGM. Alors si comme moi vous n’y vivez pas, profitez-en pour vous délecter de pop-corn en honorant les semences libres et toutes les formes de résistance, par exemple celles aux multinationales qui essaient de privatiser la nature !

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Pour un bol de pop-corn au curry

  • 50 g de grains de maïs
  • 2 cs d’huile d’olive
  • 1 cc bombée de sel
  • 1 cs bombée de mélange d’épices ‘curry’ (attention, si le mélange est fort, il faudra en mettre moins)

Placer les grains de maïs en une couche pas trop serrée dans une poêle anti-adhésive d’une vingtaine de centimètres de diamètre. Couvrir et chauffer fort. Dès que les premiers bruits de pétards se font entendre, baisser un tout petit peu le feu si vous avez une cuisinière qui chauffe bien (p.ex. de 9 à 7, pour donner un ordre de grandeur) et poursuivre la cuisson jusqu’à ce qu’on n’entende plus aucun bruit d’éclatement du maïs.

Pendant ce temps, mélanger l’huile, le sel et les épices dans un grand bol.

Quand le maïs a fini d’éclater, le mettre dans le bol et tout bien mélanger. Laisser légèrement refroidir avant de déguster.

Les restes se conservent facilement une semaine dans une boîte hermétiquement fermée (à emballer une fois refroidis, sinon ça deviendra tout mou).

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A ne pas oublier quand on fait du pop-corn
Faire du pop-corn, c’est vraiment super simple. Si vous n’en avez jamais fait ou alors plus fait depuis un moment, voici quelques infos/rappels qui vous garantissent un résultat mangeable sans en mettre partout autour du fourneau…

  • NE PAS mettre trop de grains de maïs dans la casserole : une seule couche, et pas trop serrée ! Si vous vous dites « j’en mets plus comme ça j’en fais plus d’un coup », vous allez vous retrouver avec une grande partie des grains qui n’exploseront pas. Si vous voulez plus de pop-corn, il vous faut simplement une casserole plus grande.
  • NE PAS mettre d’huile dans la casserole. Le maïs éclate à sec. Si vous mettez l’huile à ce stade, la chaleur va monter trop haut et vous finirez avec du maïs brûlé. Il est dès lors nécessaire d’utiliser une casserole qui n’attache pas, comme une poêle anti-adhésive.
  • NE PAS oublier de mettre un couvercle sur la casserole contenant les grains de maïs et NE PAS vérifier ce qui se passe en enlevant le couvercle : si vous n’avez pas de problème d’audition, le bruit suffit à se faire une idée – il faut attendre d’entendre les petites explosions, puis que ce son s’arrête, rien de bien compliqué. Si vous avez des problèmes d’audition, avec un couvercle en verre c’est réglé et il faut alors regarder le spectacle des grains de maïs qui se transforment, et arrêter une fois que ça ne bouge plus. Si vous enlevez le couvercle, vous ferez l’expérience de la rapidité et de l’élan que la chaleur prodigue aux grains de maïs lorsqu’ils éclatent et vous retrouverez certainement avec du pop-corn un peu partout autour.
  • Mélanger les grains de temps en temps dans la casserole pour répartir la chaleur, le tout toujours SANS enlever le couvercle (donc en faisant bouger la casserole d’avant en arrière en maintenant le couvercle dessus)!
  • Mélanger le pop-corn et son assaisonnement directement après que le maïs a fini d’éclater, quand il est encore chaud, et laisser légèrement refroidir avant de le déguster, histoire de ne pas vous brûler les doigts et de garantir un mélange optimal des saveurs.

Variantes
Toutes les variantes sont possibles à partir d’épices en poudre. Il faut juste faire attention aux goûts, donc y aller progressivement, parce que la quantité de mélange de curry doux ne sera vraisemblablement pas la même que celle de piment ou de clou de girofle.

  • au « chorizo » (j’ai déjà parlé de ce goût ici et ) : un mix de paprika fumé et d’ail en poudre (½ cc chacun) à la place du curry;
  • à la cannelle : en replaçant l’assaisonnement par 3 cs de sirop d’érable et ¼ cc de cannelle en poudre.

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Les carottes sont cuites !

Au menu aujourd’hui : deux recettes de salades de carottes… cuites (mais pas trop). Deux recettes très différentes, en texture comme en goût – incomparables et délicieuses. Toutes les deux sont simples et originales. Pas forcément les recettes qui en jettent le plus, mais des recettes du quotidien que je fais régulièrement et qui font du bien.

La première a été postée en commentaire sur ce blog il y a quelques semaines (merci Paulette !). Elle fait partie des recettes que j’affectionne particulièrement et que je prépare souvent. C’est un doux mélange de saveurs qui fait merveilles en pique-nique, en entrée, en accompagnement, ou même en plat pour une petite faim.
La seconde est issue du livre Les savoir-faire de la cuisine végétarienne ° et il s’agit en fait de « rillettes de carottes ». Le titre m’a particulièrement intriguée et le résultat m’a beaucoup plus. Parfait en tartines sur des crackers.

Et puis, au registre des bienfaits diététiques de la carotte, plutôt que de vous dire qu’on n’a jamais vu un lapin porter des lunettes (ce que je trouvais déjà débile à 3 ans) je vais passer la parole à Alexandre Dumas. J’ai beaucoup de peine avec ses romans (trop de testostérone revendiquée à chaque page à mon goût), mais il me plaît quand il parle de nourriture : lire ses descriptions des usages et bienfaits des aliments dans son Dictionnaire de cuisine°° est une petite activité qui me divertit régulièrement. Ainsi, on apprend de la carotte que « son goût […] est fort agréable ; elle est sudorifique et apéritive, et purifie la masse du sang. […] On doit les choisir longues, grosses, charnues, jaune ou d’un blanc pâle, se rompant aisément et d’un goût tirant sur le doux. » Les recettes du jour prennent pour base les carottes standard du XXIe siècle, à savoir de couleur orange, mais n’hésitez pas à varier les couleurs en utilisant des variétés anciennes, jaunes ou blanches, pour vous garantir des bienfaits mentionnés ci-dessus…

°Clémence Catz, Les savoir-faire de la cuisine végétarienne, Paris : La Plage, 2013 p. 147. J’ai déjà parlé de cet ouvrage ici.
°° Alexandre Dumas, Mon dictionnaire de cuisine, Paris : 10/18, 1998 [1882].

photo 2Salade de carottes multi épices de Paulette, pour 3 grosses portions
Pour la recette originale de Paulette, c’est ici (dans la partie commentaires). Pas de noix de cajou, ni de piments et du yogourt de soja dans ma version. Pour le reste j’ai suivi assez fidèlement la recette de Paulette.

–       500 g de carottes
–       1 cs d’huile de moutarde
–       1 cc de graines de moutarde
–       1 cc de sel
–       1 cc de poudre de curry
–       1 cc de sucre (suivant le yogourt que vous utiliserez, il faudra diminuer voire enlever le sucre car certains yogourts de soja, bien que ‘nature’ sont très acidulés)
–       2 cs de jus de citron
–       1 pincée de poudre de clou de girofle
–       150 g de yogourt de soja
–       1 cs de menthe ciselée (facultatif, j’ai testé sans et c’est très bon aussi)

Laver et peler les carottes puis les couper en très fines rondelles.
Faire chauffer l’huile dans une poêle, verser les graines de moutarde, couvrir et attendre qu’elles éclatent.
Aouter le sucre et le curry. Mélanger.
Ajouter ensuite les carottes et mélanger. Laisser cuire 3 à 4 mn à couvert, puis verser dans un saladier. Les carottes sont ainsi attendries mais encore al dente – n’hésitez pas à goûter et prolonger ou raccourcir la cuisson en fonction de vos préférences.
Ajouter dans le saladier le jus de citron, la poudre de clou de girofle, le sel et le yogourt, mélanger le tout.
Décorer de menthe ciselée et passer à table sans attendre pour une salade tiède. Ou prenez votre temps pour une salade froide.

***

Rillettes de carottes de Clémence Catz, pour un bol

–       400 g de carottes
–       2 cc rases de purée de cacahuète*
–       1 cc de panch phoron**
–       2 cs de crème d’amande (ou autre crème)
–       1 petite cc de sel
–       1 grosse pincée de poivre blanc

* en vente dans les magasins bios. On peut la remplacer par du beurre de cacahuète (moins sain de par la façon de le préparer, mais tout à fait ok niveau goût pour cette recette). Comme ce dernier est salé, il faudra diminuer la quantité de sel.
** ce mélange d’épices douces se trouve dans certaines (rares !) épiceries bio ou dans les magasins indiens ou sri lankais. A remplacer par une autre épice douce que vous auriez en stock si jamais vous n’avez pas de panch phoron sous la main (poudre de curry jaune, curcuma, poudre de graines de fenouil, de fenugrec…)

Laver, (peler) et râper les carottes.
Les faire cuire quelques minutes à feu moyen et à couvert avec 1 cs d’eau.
Mélanger dans un petit saladier la purée de cacahuète, le panch phoron, la crème d’amandes, le sel et le poivre.
Ajouter les carottes dans le saladier, bien mélanger. C’est prêt!

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La vie en rose et des choux de Bruxelles

La recette qui suit n’est peut-être pas la plus motivante à prime abord : betterave cuite et choux de Bruxelles n’ont pas toujours bonne presse. Alors qu’il suffit d’un peu d’acidité pour que la première perde le goût terreux qui la rend peu populaire, et d’épices pour rendre les deuxièmes irrésistibles. Le tout avec des haricots secs aux couleurs de circonstance (dont j’ai déjà parlé ici). Le mélange donne un résultat contrasté au niveau des textures et des goûts.
Je précise encore qu’un des facteurs qui a traumatisé tant d’enfants face aux choux de Bruxelles est qu’ils sont régulièrement beaucoup trop cuit. Du coup leur texture comme leur goût deviennent moins intéressants. Ils sont bien meilleurs al dente ! Si toutefois les choux de Bruxelles vous rebutent trop, ils peuvent être remplacés par des carottes ou des navets en suivant la recette telle quelle.

Appeler ceci un curry rose constitue un petit abus de langage puisque cette recette utilise de la pâte de curry verte. Le plat est pourtant bien rose, et je dois dire que, particulièrement en hiver, mettre de la couleur dans ce que je mange est une source de bonne humeur gratuite et apparemment inépuisable. Mais peut-être que ça passera quand je serai grande…

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Curry rose, pour deux portions

–       200 g de choux de Bruxelles préparés (soit 250- 300 g avant d’en enlever les feuilles extérieures abimées et les pieds)
–       ¼ cc de sel
–       1 dl d’eau
–       2 cc d’huile d’olive
–       ½ cc de pâte de curry verte*
–       1 cs de sauce soja
–       200 ml de lait de coco
–       200 g de betterave rouge cuite, pelée et coupée en
–       150 g de haricots secs cuits (type Soissons)
–       2 quartiers de citron
–       coriandre (ou cerfeuil, facultatif)
* En fonction des papilles de chacun-e-s, ce plat peut être plutôt doux ou carrément corsé. ½ cc de pâte de curry vert achetée en épicerie asiatique correspond à un plat peu piquant. Avec les produits des supermarchés occidentaux qui sont beaucoup moins forts, il faudrait au moins 1 cs pour donner un peu de goût.

Peler les betteraves et les couper en cubes d’un cm de côté environ, réserver.
Préparer puis rincer les choux de Bruxelles. Les mettre dans une poêle avec le sel et l’eau et les cuire environ 5 minutes à couvert à feu moyen à fort (il doivent rester très al dente).
Après 5 minutes, il ne reste qu’un petit fond d’eau. Ajouter alors l’huile et la pâte de curry, faire revenir 2 minutes.
Ajouter le lait de coco et la sauce soja, porter à ébullition.
Baisser le feu (feu moyen), ajouter les betteraves et les haricots et laisser encore cuire 5 minutes afin que tout soit bien chaud.
Servir avec du riz pour un repas complet (sur la photo, le riz est un arborio violet complet, mais avec du basmati standard c’est aussi très bon). Proposer sur la table les quartiers de citrons pour que chacun-e puisse acidifier son curry à sa convenance et éventuellement aussi un peu de coriandre (si vous avez réussi à en trouver qui ne vienne pas de beaucoup trop loin, ce qui n’est pas forcément très simple en hiver… Très bon sans aussi). Pour la photo et à défaut de cette herbe, j’ai mis un peu de cerfeuil sur le plat. Tout à fait facultatif.