Pimp my mezzé! (sans gluten)

Ces derniers temps, j’ai fait passablement de repas qui ressemblaient à des mezzés. Ça donne un air de vacances à n’importe quel temps et à n’importe quel décor, exactement ce qu’il me fallait ! Voici donc quelques mots sur mes découvertes mezzé-esques…

J’ai découvert le mouhammara grâce à l’un des derniers livres de Linda Louis* – ce mélange de poivrons cuits au four, de noix et de mélasse de grenade est absolument exquis. Je vous conseille vivement de tester, par exemple avec cette version de la recette du blog Beau à la louche (je ne l’ai pas testée mais elle ressemble beaucoup à celle de Linda Louis et les recettes de ce blog ont toujours bien fonctionné pour moi).
Et puis pour aller avec tout ça, j’ai suivi différentes recettes de falafels (pas encore celle des falafels crues, que j’ai gardée pour la suite des vacances..). Elles étaient toutes très bonnes, mais je dois dire que ma préférée jusqu’ici, et de loin, est celle de Green Kitchen Stories. Les falafels sont cuites au four et ont une texture tout à fait addictive grâces aux herbes et aux pistaches**.
Et puis ma recette d’houmous a fonctionné plein.

photo 3(1)

Pour le reste, j’ai bien sûr fait du taboulé, mais en utilisant du chou-fleur râpé à la place du boulgour. J’ai découvert cette façon de consommer le chou-fleur ici il y a de nombreuses années et ai fait la recette telle que je l’avais découverte de nombreuses fois : si le chou-fleur cuit ne fait pas toujours l’unanimité, le chou-fleur cru provoque un certain nombre de réactions enthousiastes. Certainement parce qu’on n’en sent que peu le goût et que c’est vraiment frais et léger. En version taboulé plus classique, mais cru, le ‘truc’ du chou-fleur râpé fait aussi merveilles. J’ai d’ailleurs réalisé par après que les lectures estivales dont je parlais dans mon précédent post contenaient différentes versions de taboulé de chou-fleur (une dans l’ouvrage de Marie Laforêt et une dans celui de Christophe Berg***).
Et puis il y a les aubergines qui remplacent le pain plat et sont grillées au four avec du zaatar dessus. Je ne conçois pas vraiment un mezzé sans aubergines et sans zaatar, ce mélange d’épices à base de thym tellement délicieux. Et comme préparer de l’houmous, du mouhammara et des falafels ça prend un petit peu de temps (pas trop, mais quand même), j’ai laissé tomber le caviar d’aubergines et le pain au zaatar pour faire du deux en un. Vraiment une très bonne idée, cette recette est très rapide à réaliser et tout à fait délicieuse.

* Linda Louis, Liban, Paris : La Plage, 2014, pp. 56-57. J’ai déjà parlé de ce très beau livre ici et ai depuis fait plusieurs autres recettes, toutes meilleures les unes que les autres (la sauce tarator qui va avec les falafels, le ragoût de lentilles, les pains plats maison au zataar et les gâteaux de semoule à la fleur d’oranger sont autant de délices).
** Edit du 4 août: j’ai enfin testé les falafels crues proposées dans le livre de de Laura Veganpower et Sébastien Kardinal… elles sont à mon avis  encore plus addictives niveau goût et textures!
*** Edit du 3 août: il y a aussi une très belle recette de taboulé de brocoli dans le livre de Laura Veganpower et Sébastien Kardinal!

photo 1(1)photo 2(1)

Taboulé cru (donc sans gluten), pour un petit saladier ou 2 portions
–       1 oignon nouveau
–       8 brins de persil plat
–       8 brins de menthe
–       1 gros cornichon (ou un tronçon de concombre de 10 cm de long)
–       250 g de tomates (soit une très grosse tomate ou deux de taille standard. J’ai utilisé un mélange de tomates petites à moyennes de toutes les couleurs et en ai utilisé 8)
–       ½ cc de fleur de sel au piment d’Espelette (ou nature)
–       2 cc de jus de citron
–       2 cc d’huile d’argan ou d’huile d’olive
–       200 g de chou-fleur

Rincer et sécher tous les légumes et les herbes.
Hacher très finement l’oignon nouveau (blanc + vert), le mettre dans un saladier de service.
Effeuiller les brins de persil et de menthe puis en ciseler finement les feuilles. Dans le saladier !
Peler le cornichon puis le couper en petits dés (5 mm de côté environ). Dans le saladier aussi.
Si les tomates sont très mûres, vous pourrez les peler telles quelles. Si la peau ne part pas toutes seule, laissez-la. Couper la ou les tomates en petits dés de la taille des dés de cornichon. Encore dans le saladier !
Parsemer les légumes préparés avec le sel, le jus de citron et l’huile.
Râper le chou-fleur entier (comme si c’était une carotte !) en utilisant une râpe fine. Ajouter au reste des légumes, bien mélanger (je fais ça à la main…) et servir.
Cette salade se conserve quelques heures au frigo (si si, j’ai testé : la semoule de chou-fleur semble pomper le jus des tomates !)

photo 5(1)

Aubergines grillées au zaatar (pour 6 tranches)
–       1 petite aubergine
–       1 petite poignée de gros sel
–       1 cs d’huile d’olive
–       1 cs de zataar**
** en vente dans les épicerie spécialisées ou sur les marchés.

Laver et sécher l’aubergine. En enlever le pédoncule puis la couper en six dans le sens de la longueur (soit en faisant des tranches d’1 cm d’épaisseur).
Faire dégorger l’aubergine : mettre une couche de tranches d’aubergines sur le fond d’une passoire (2 à 3 pièces), saupoudrer de gros sel, couvrir d’une nouvelle couche de tranches d’aubergine et continuer l’opération jusqu’à ce que toutes les tranches d’aubergines aient été utilisées. Terminer par une couche de gros sel.
Préchauffer le four à 220°C.
Mélanger dans un petit bol l’huile d’olive et le zataar.
Au bout de 20 minutes minimum (mais après une heure ça va aussi), rincer les tranches d’aubergines sous l’eau. Les éponger puis les mettre sur une plaque ou une grille allant au four et recouverte de papier sulfurisé. Les tartiner au pinceau du mélange huile – zataar. Enfourner pour une quinzaine de minutes et laisser au moins tiédir légèrement quelques minutes au sortir du four avant de déguster (c’est très bon froid aussi).

 

Lectures estivales et spaghetti de courgettes

Depuis le printemps, il y a eu une avalanche de publications de livres végans en français. Un vrai bonheur qui m’a fait me dire plusieurs fois « il me faudrait des vacances pour faire toutes les recettes qui me font envie là-dedans ! ». Eh bien voilà, c’est les vacances pour moi et je profite avec bonheur de ces lectures et des recettes magnifiques qu’elles recèlent. Je reparlerai probablement bientôt de plusieurs de ces livres, mais voici déjà quelques mots sur chacun… suivis d’une recette.

photo 5(1)

Du haut en bas de la photo :
–       Laurence Alemanno, Chocolat cru, Paris : La Plage, 2014.
J’en parle plus longuement ci-dessous…
–       Bryant Terry, Afro-Vegan. Farm-fresh, African, Caribbean & Southern Flavors Remixed, Berkeley : Ten Speed Press, 2014.
L’exception anglophone dans cette liste : plein de recettes simples et magnifiques. Et un positionnement politique qui articule le véganisme aux rapports sociaux de race et de classe, yeah!
–       Merida Anderson, La cuisine vegan de Mérida. Menus élégants et audacieux d’une cuisine rebelle, Lausanne : L’Âge d’Homme, 2014 [2012].
Traduction d’un livre publié en anglais canadien en 2012, ce livre de cuisine fait la part belle aux couleurs et aux présentations chics, sur la base de mélanges d’épices et de légumes de saison. Il y a notamment 5 recettes de ravioles et autres pâtes fraîches qui me font encore plus saliver que le reste…
–       Laura Veganpower & Sébastien Kardinal, Certains l’aiment cru, Lausanne : L’Âge d’Homme, 2014.
De la cuisine crue en version grands chefs. Beau, alléchant et inventif, rien d’étonnant de la part des auteur-e-s du blog vg zone!
–       Nicole Just, La veganista. Le plaisir de la cuisine vegan. 100 recettes savoureuses du petit déjeuner au souper, Lausanne : L’Âge d’Homme, 2013.
La traduction d’un livre paru en allemand la même année (oui ça ne date pas de ce printemps, mais c’est à cette période que je l’ai découvert..). Plein de recettes qui fleurent bon la cuisine traditionnelle allemande. Et ça n’est pas de l’ironie : si vous ne connaissez pas encore cette cuisine, c’est le moment de la découvrir !
–       Christophe Berg, Le grand livre de la cuisine crue, Paris : La Plage, 2014.
Un livre plein d’infos sur la cuisine crue : pourquoi et comment s’y prendre, avec de nombreuses recettes de base. Je n’ai pas encore eu l’occasion de m’y plonger très longtemps, mais il me semble que le déshydrateur que j’ai en prêt chez moi sera plus mis à contribution quand ce sera chose faite…
–       Marie Laforêt, Vegan, Paris : La Plage, 2014.
Un ouvrage magnifique de l’auteure du blog 100% végétal, tellement rempli d’idées que je ne sais pas par où commencer. Il fait voyager, saliver, et il m’a même donné envie de faire du seitan, alors que je ne suis vraiment pas fane… Je conseillerais ce livre à toute personne qui s’intéresse, comme débutante ou cuisinière plus ou moins expérimentée, à la cuisine végétarienne ou végétalienne. En plus les photos (de l’auteure) sont vraiment magnifiques !

photo(1)

La recette du jour est issue du premier ouvrage de cette liste dont je vais tout de suite parler un peu plus longuement.
Un livre consacré au chocolat cru. Et à la cuisine crue à base de cacao de manière générale. Le tout écrit par une spécialiste puisque Laurence Alemanno est docteure en physiologie végétale, spécialiste du cacaoyer ET qu’elle a une boutique de cacao cru. Ça en jette, non ?
On trouve dans ce livre des recettes de base pour fabriquer soi-même son chocolat, des recettes de chocolats plus particuliers (truffes au sésame noir et barres chocolatées au caramel salé par exemple), des recettes de gâteaux magnifiques, des recettes de boissons et aussi des recettes de crusine salée intégrants du cacao sous différentes formes (fève, beurre, grué, poudre,…). Le tout est vraiment bien expliqué et plutôt facile.
Je n’ai testé que quelques recettes pour l’instant, mais je peux déjà dire que le chocolat blanc maison est juste à tomber par terre (il y en a quelques éclats sur le rebord de la tasse de la photo ci-dessus !), que plusieurs smoothies m’ont hautement réjouie en guise de petits déj’ et que le pesto sauge – cacao a été une belle découverte.

Place donc à une recette qui sublime des spaghettis de courgettes, dans laquelle le goût du cacao et de l’ail contrebalancent celui de la sauge pour donner au tout un équilibre très agréable. Je n’ai pas utilisé le parmesan végétal qui va avec parce que je trouve que c’est parfait tel quel – cliquez ici si vous n’êtes pas du même avis.

 photo 2(1)

Pour 2 portions de spaghetti de courgettes au pesto sauge – cacao
Une recette (très légèrement modifiée) du livre de Laurence Alemanno, Chocolat cru, Paris : La Plage, 2014, pp. 40 – 41.
–       10 g de feuilles de sauge (= une grosse poignée)
–       ½ gousse d’ail
–       10 g de grué de cacao cru
–       10 g de pignons (= 1 cs bombée)
–       3 cs d’huile d’olive
–       40 ml d’eau
–       ½ cc de fleur de sel
–       2 petites courgettes

Rincer et sécher les brins de sauge. Prélever les feuilles.
Mettre tous les ingrédients sauf les courgettes dans un blender et mixer.
Laver et sécher les courgettes. Si vous avez un instrument qui fait des spag de légumes, c’est le moment de le sortir. Sinon, faites des tranches fines à l’économe dans le sens de la longueur puis coupez les finement au couteau, toujours dans le sens de la longueur, pour faire des spaghetti ou des tagliatelles.
Répartir les spag dans deux assiettes et le pesto par-dessus, servir sans attendre.

photo 3(1)

Salades de lentille – versions printemps et été

Quelques semaines ultra intensives de boulot suivies de deux semaines de vacances ont eu raison de ma présence ici pendant plus d’un mois… Me voilà de retour, et avec un de mes dadas : des salades de lentilles. Un plat qui s’adapte à toutes les saisons, aux grandes comme aux petites faims, qui peut servir de plat principal ou d’accompagnement… Vous avez déjà eu droit à une version hiver, place aujourd’hui à des modèles printemps et été.
J’adore les salades de lentilles sous toutes leurs formes, les mélanges de textures et de goûts sont sans fin. La version été que je vous propose aujourd’hui a pour base des lentilles beluga (ou lentilles noires) et des fèves, associées au sucré-acidulé des cassis pour rester dans des tons foncés. Du basilic et du tahine viennent arrondir les saveurs.
La version printemps aurait dû apparaître ici il y a déjà un moment… Même si ça n’est plus la saison de l’ail des ours ou des asperges, je la poste aujourd’hui car elle est vraiment trop bonne et facilement adaptable à l’été en utilisant du basilic et des petites courgettes.
Et en parlant de courgettes… je vous en reparlerai très bientôt !

photo 5(1)

Salade de lentilles aux fèves, cassis et basilic, pour un petit saladier
–       30 grosses fèves (ce qui correspond à 200 à 300 g de cosses entières)
–       120 g de lentilles beluga
–       1 feuille de laurier
–       le jus d’un citron
–       1 cs d’huile d’olive
–       1 cs rase de tahine
–       1 cc rase de sel aux herbes
–       3 brins de basilic
–       2 petits oignons nouveaux
–       150 g de cassis
–       quelques fleurs de bourrache (facultatif, pour la déco)

Ecosser les fèves et les rincer avec les lentilles. Placer le tout dans une petite casserole avec la feuille de laurier, recouvrir d’eau et porter à ébullition. Cuire une vingtaine de minutes à feu moyen à fort. Arrêter ensuite le feu, mettre un couvercle et laisser la casserole sur la plaque chaude encore une dizaine de minutes (poursuivre la cuisson 5 minutes de plus si vous cuisez au gaz).
Pendant la cuisson des lentilles et des fèves, préparer la sauce en mélangeant dans un saladier le jus d’un citron, l’huile d’olive, le tahine et le sel.
Rincer et sécher le basilic, le ciseler finement avec une paire de ciseaux et ajouter ceci à la sauce.
Laver et sécher les oignons nouveaux et les émincer finement (blanc et vert). Ajouter dans le saladier.
Laver et sécher le cassis, l’égrapper et ajouter aussi au saladier.
Quand le mélange lentilles-fèves est cuit, l’égoutter, le rincer, enlever la feuille de laurier, puis l’ajouter dans le saladier et bien mélanger le tout.
Éventuellement parsemer de fleurs de bourrache et servir.

photo 3(1)

Salade de lentilles aux asperges et à l’ail des ours, pour un petit saladier
L’ail des ours peut sans problème être remplacé par du basilic et les asperges par de petites courgettes en été!
–       120 g de lentilles blondes
–       1 feuille de laurier
–       un petit bout de carotte (facultatif)
–       4 asperges blanches (ou plus !)
–       1 cc d’huile d’olive
–       15 g d’ail des ours*
–       15 g d’huile d’olive*
–       2 cc de vinaigre balsamique
–       1 cc de sel aux herbes
* si vous avez un mélange déjà prêt huile – herbes aromatiques mixées dans un bocal au frigo, cela correspond à 1 cc bombée.

Mettre les lentilles blondes avec le laurier et éventuellement le petit bout de carotte dans une casserole. Recouvrir d’eau, porter à ébullition et cuire une vingtaine de minutes à feu moyen à fort jusqu’à ce qu’elles soient tendres.
Pendant ce temps, rincer et sécher l’ail des ours, le couper grossièrement puis le mixer avec l’huile d’olive.
Couper la partie dure du bas des asperges, les éplucher puis les couper en biseau (=de travers) tous les 5 mm, à partir de 2 à 3 cm depuis le haut de l’asperge, histoire de conserver la pointe intacte.
Dans une poêle, faire revenir sur feu fort les asperges dans l’huile d’olive avec le sel. Retirer du feu quand elles sont rôties, soit au bout de 2 à 3 minutes.
Mélanger la préparations huile-ail des ours (en gardant quelques gouttes de côté pour la déco si vous le souhaitez), le vinaigre balsamique et le sel aux herbes.
Quand les lentilles sont cuites, les égoutter, les rincer, enlever la feuille de laurier et le bout de carotte si vous l’avez utilisé. Mélanger avec la sauce. Placer les lentilles dans un plat de service, recouvrir avec les asperges rôties et éventuellement parsemer de quelques gouttes d’huile à l’ail des ours.

 photo 2(1) copie