Des orties crues? Même pas mal!

Les recettes qui suivent ont comme point de départ une discussion printanière, au marché, autour de la question « peut-on manger des orties crues ? ». J’ai soutenu le ‘oui’, car je l’avais lu… Et en rentrant je me suis dit que j’allais quand même tester pour en avoir le cœur net, un peu gênée à l’idée que des personnes se brûlent la bouche à cause de moi…
Résultat : effectivement, une fois émincée finement, l’ortie ne brûle pas lorsqu’on la mange crue. Ouf.
Comme je trouve que découper les orties est une activité plutôt désagréable, je l’ai coupée très grossièrement puis mixée, une fois en version boisson, l’autre en version sauce aux herbes. Un petit goût ‘vert’ dans les deux cas, adouci par les dates, la vanille et le lait d’amande dans la première recette, renforcé par les autres herbettes dans la seconde.
Mes lectures* m’ont également permis d’apprendre une chose que je n’aurais jamais imaginée : les pousses et les feuilles d’ortie contiennent plus de protéines que le soja. A vos mixers!

* voici les références des deux ouvrages :
–       Anne Brunner, Orties et Pissenlits, Paris : La Plage, 2012, pp. 22-23.
–       Laurence Alemanno, Chocolat cru, Paris : La Plage, 2014, pp. 67. Ce livre est une mine d’or de bonnes idées, je vous en reparlerai bientôt je pense (c’est dans celui-ci que j’ai appris que les orties sont blindées de protéines).

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Pour une boisson aux orties crues
–       2 dl de lait d’amande (ou autre lait végétal)
–       50 g de feuilles d’orties
–       2-3 dattes molles (3 si vous aimez les boisson sucrées, 2 sinon)
–       1 pointe de couteau de purée de vanille.

Enlever les tiges épaisses des orties puis les couper grossièrement. Les rincer ensuite (ça pique moins ainsi !).
Mettre tous les ingrédients dans un mixer, mixer jusqu’à ce que le mélange soit homogène et déguster !

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Pour deux avocats sauce ortie crue et herbettes
–       50 g noix de cajou
–       10 g d’orties
–       le bulbe d’un oignon nouveau
–       5 feuilles de livèche
–       1 petit bouquet de ciboulette
–       1 dl d’eau
–       ½ cc de shiro miso°
–       1 petite cc de sel
–       1 cs de vinaire de Xérès (ou de cidre)
–       1 avocat
–       quelques gouttes de citron
–       1 grosse poignée de pousses de soja (facultatif)
–       quelques fleurs de ciboulette pour la déco si vous le souhaitez

° Le shiro miso est un miso clair, en vente en épiceries asiatiques ou bio. Pas indispensable pour cette recette, il faudra simplement utiliser plus de sel si vous n’utilisez pas de miso.

La veille (ou plusieurs heures avant), mettre les noix de cajou à tremper.
Le jour même, enlever les tiges épaisses des orties puis les couper grossièrement. Les rincer ensuite.
Hacher finement l’oignon et le mettre dans un bol.
Laver puis hacher très finement la livèche et la ciboulette. Ajouter à l’oignon.
Mettre dans le bol d’un blender les noix de cajou égouttées, les orties, le dl d’eau, le miso, le sel et le vinaigre. Mixer jusqu’à ce que le mélange soit lisse. Ajouter ceci dans le bol contenant déjà l’oignon et les fines herbes, bien mélanger.
Couper l’avocat en deux dans le sens de la longueur, en ôter le noyau et étaler quelques gouttes de jus de citron sur la chair (pour éviter qu’elle ne noircisse).
Disposer un demi avocat sur chaque assiette, le remplir éventuellement de pousses de soja puis recouvrir le tout de sauce aux herbettes.
Décorer si vous le souhaitez de fleurs de ciboulette et servir avec une salade.

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Bonne soupe aux mauvaises herbes

Le marché au printemps, ça me rend vraiment euphorique. Il y a plein de pousses vertes dans tous les sens qui permettent de cuisiner des saveurs délicieuses – autant de saveurs que j’avais eu le temps d’oublier en une année. Du coup, tous les samedi de printemps quand je rentre chez moi, je commence par laver les radis puis je cuisine une soupe aux mauvaises herbes et aux fanes. J’y mets le vert de toutes les bottes de légumes que j’ai achetées, j’y ajoute des épinards et de l’ortie, et parfois un peu de pissenlit aussi (quelques feuilles pour éviter que son goût amer ne prenne le dessus). C’est une façon simplissime et vraiment délicieuse de ne rien perdre des premiers légumes du printemps en faisant le plein de vert !
Et aussi un moyen de plus de réaliser les normes à l’œuvre dans la langue puisque ces ‘mauvaises’ herbes sont vraiment savoureuses, en plus d’avoir de nombreuses vertus diététiques…

Si vous n’avez jamais préparé d’orties, sachez que vous pouvez utiliser des gants pour ne pas vous piquer. Personnellement je ne le fais pas parce que mon grand-père m’a répété tellement souvent que son père se battait les jambes avec des bouquets d’orties pour améliorer sa circulation sanguine que je me dis que quelques minuscules brûlures aux mains ne pourront que me réveiller un peu (pas inutile le samedi..).

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Pour trois petits bols de soupe aux fanes et aux mauvaises herbes
Les quantités ci-dessous sont a dessein un peu floues : le principe de cette soupe n’est pas une science exacte, mais vraiment une recette de récup’. Vous pouvez y mettre un peu tout ce que vous avez de vert et de comestible : épinards et orties bien sûr, fanes de navets, de radis, le vert des oignons nouveaux, des poireaux,…
Je n’ai jamais testé avec les fanes de carottes car on m’a toujours dit qu’elles n’étaient pas comestibles. Jusqu’à récemment, où j’ai entendu le contraire. Je testerai donc dès que j’en aurai l’occasion et l’indiquerai ici.
–       les fanes d’une botte d’oignons nouveaux
–       les fanes de trois bottes de radis
–       3 grosses poignées d’épinards
–       1 grosse poignée d’orties
–       2 cc d’huile d’olive
–       1 cc de fleur de sel

Laver puis hacher toutes les fanes, les épinards et les orties.
Mettre le tout dans une grande casserole avec l’huile et le sel.
Chauffer le tout et mélanger : le contenu de la casserole va fortement réduire de volume et produire de l’eau. Lorsque tout le contenu de la casserole a un aspect ‘cuit’ (càd qu’il ne reste plus de feuille fraîche, après 2 minutes environ), ajouter un petit peu d’eau bouillante à hauteur des fanes et mauvaises herbes. Poursuivre la cuisson à feu moyen quelques minutes, jusqu’à ce que les fanes de la botte d’oignon soient attendries. Il ne faut pas laisser cuire trop longtemps sous peine de perdre les nutriments et le goût de ce plat.
Mixer avec un mixer plongeant puis passer au passe-vite pour enlever les fibres plus épaisses qui rendent la soupe un peu fibreuse sinon (ça vaut vraiment la peine question texture de ne pas manquer cette dernière étape).
Servir chaud, avec par exemple une fleur de ciboulette comme déco…