Le retour du printemps!

Après une longue phase d’hibernation, les premiers crocus ramènent ce blog à la vie active. Il paraît qu’il y a trente-cinq ans exactement, tout le monde était en T-shirt au bord du lac de Neuchâtel à la même période… Cette année sur les rives du lac Léman, c’est juste un agréable printemps qui commence tout doucement à fleurir.

On pourrait croire qu’au fil de saisons je m’habitue à leur répétition, et bien ça n’est pas le cas et à chaque première fleur de l’année, puis fraise/tomate/pomme des moissons/betterave/… je déborde de gratitude. Pendant longtemps je trouvais cette propension à m’émerveiller de choses qui se répètent plutôt ridicule. J’ai désormais un petit peu plus de bienveillance à mon égard…

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Et on repart sur une recette ! Pour ne pas trop dépayser les délicieuses personnes qui sont venues visiter ce blog ces trois derniers mois et qui tombaient sans surprise sur le même post de bar à soupes, et comme il fait encore plutôt froid, je vous propose de déguster un bouillon aux wontons, délicats ravioli farcis ici aux champignons.
Il faut que j’explique d’où vient cette recette parce qu’au passage il y a un livre exceptionnel et un blog qui ne l’est pas moins. Et ces deux mentions, à défaut d’être originales ou nouvelles, renvoient toutes les deux à quelques bouffées de gratitude printanière !

L’été passé, j’ai fait le plein de livres végans – j’en avais d’ailleurs parlé ici. Tout en bas de la pile se trouvait Vegan, un épais livre de Marie Laforêt. Si vous ne connaissez pas encore, vous devez faire partie de mes ami-e-s et c’est vraiment sympa de passer me lire. Pour un petit rattrapage rapide, voici les liens du blog de cette auteure culinaire végane, ainsi que le liens vers ses livres aux éditions La Plage et celui vers un de ses livres aux éditions alternatives, celui sur les superaliments .
En général, je passe plus de temps à lire des livres de cuisine pour découvrir des idées, des produits et des procédés qu’à reproduire les recettes et je n’étais donc pas encore passée en cuisine avec Vegan lorsque j’ai lu ce poste de Clea. (Là encore pour les potes, si ça n’est pas déjà fait : allez voir son blog, ses livres aux éditions La Plage ou rappelez-vous ce tartare d’algues.)
Dans ce fameux post, il est question d’une recette de burgers à base de protéines de soja texturées qui aurait fait passer cette aliment de la catégorie « croquettes pour chats » à quelque chose de bien meilleur aux yeux et aux papilles de Clea. Comme le rapprochement avec la nourriture pour animaux domestiques ne m’était pas étrangère, j’ai regardé ce que Vegan proposait avec des protéines de soja et vous présente cette soupe de wontons. Il s’agit d’une interprétation relativement fidèle de celle de Marie Laforêt (avec des champignons de Paris en plus et quelques changements minimes). Pour ce qui est du bouillon qui l’accompagne, j’ai utilisé ma recette de tous les jours.
Et Clea a raison : impossible de penser que les protéines de soja sont des croquettes pour chat après ça !

Je ne saurais trop vous conseiller ce livre : photos magnifiques, nombre de recettes impressionnant, variété des thèmes et des techniques de cuisine, il est vraiment exceptionnel. J’ai testé bien sûr la recette de burgers mentionnée par Clea, des jacket potatoes et des brownies : à chaque fois j’ai été complètement conquise par le résultat, et ça n’est pas peu dire puisque dans les trois registres j’ai déjà de très bonnes recettes en stock.

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Pour quatre bols de soupe aux wontons
La recette des ravioli, à quelques variantes près, est celle de Marie Laforêt, dans Vegan, Paris : La Plage, 2014, p. 92.

Les wontons

  • 150 ml d’eau bouillante
  • 2 cs de sauce soja foncée
  • 35 g de toutes petites protéines de soja texturées°
  • 1 oignon
  • 4 gousses d’ail
  • 2 cs bombées de gingembre haché (soit un bout de la longueur d’un doigt environ)
  • 250 g de champignons de Paris
  • 2 cc d’huile d’olive
  • 1 petite cc de fleur de sel
  • 1 pincée de mélange d’épices à pain d’épices (ou du 5 épices comme dans la recette originale)
  • 24 feuilles à wonton°°

° en magasin bio
°° en épicerie asiatique

Dans un bol, mélanger l’eau bouillante et la sauce soja, y ajouter les protéines de soja et les laisser se réhydrater au moins 30 minutes en mélangeant de temps en temps avec une cuillère.
Peler et hacher finement l’oignon et l’ail, débarrasser dans une grande poêle.
Peler et râper le gingembre, l’ajouter au mélange oignon – ail.
Nettoyer les champignons et les couper en petits cubes de 3 à 5 mm de côté, débarrasser dans la poêle. Y ajouter l’huile, le sel et les épices. Cuire le tout à feu fort pendant 5 minutes environ (les champignons doivent être cuits et avoir rendu leur jus). Ajouter alors dans la poêle le contenu du bol (=protéines de soja AVEC le peu de ce qui reste de la marinade), baisser le feu au minimum et poursuivre la cuisson quelques minutes, jusqu’à ce que le liquide soit complètement évaporé.

Passer au façonnage des wontons : disposer un petit bol d’eau, la poêle contenant la farce et une assiette à proximité d’un plan de travail.

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Tremper un doigt ou un pinceau dans le récipient contenant de l’eau et mouiller les quatre côtés de la feuille de pâte.
Disposer au centre une cc bombée de farce.
Replier la feuille en diagonale puis mouiller les deux côtés perpendiculaires du triangle ainsi obtenu. Il ne reste plus qu’à plier sur eux-même chacun de ces côtés et le tour est joué !
Renouveler l’opération jusqu’à épuisement de la farce et de la pâte (normalement la quantité de l’une correspond exactement à celle de l’autre).

Le bouillon
Les bouillons à base de miso permettent des variations infinies (j’en avais d’ailleurs parlé dans un de mes tout premiers posts). La recette ci-dessous est délicieuse aussi sans ravioli !

  • 8 petits brins de coriandre (= 4 cs une fois ciselée)
  • 4 oignons nouveaux
  • 4 cc de miso blanc (du brun va aussi très bien)°°°
  • 2 cc de fleur de sel
  • 8 gouttes d’huile de coriandre (fac.)°°°°

°°° en magasin bio ou dans certaines épiceries asiatiques
°°°° l’huile de graines de coriandre est un délice absolu. Deux gouttes dans un grand bol le parfument déjà. On trouve des petits flacons de cette huile en magasins bio. Le bouillon sera différent, mais très bon aussi en n’en utilisant pas.

Répartir les ravioli (crus) dans quatre bols.
Laver et hacher la coriandre et les oignons, répartir ceci sur les ravioli.
Porter 1 litre d’eau à ébullition, puis, hors du feu, y délayer le miso et le sel.
Verser rapidement dans les bols, mélanger et servir.

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Des orties crues? Même pas mal!

Les recettes qui suivent ont comme point de départ une discussion printanière, au marché, autour de la question « peut-on manger des orties crues ? ». J’ai soutenu le ‘oui’, car je l’avais lu… Et en rentrant je me suis dit que j’allais quand même tester pour en avoir le cœur net, un peu gênée à l’idée que des personnes se brûlent la bouche à cause de moi…
Résultat : effectivement, une fois émincée finement, l’ortie ne brûle pas lorsqu’on la mange crue. Ouf.
Comme je trouve que découper les orties est une activité plutôt désagréable, je l’ai coupée très grossièrement puis mixée, une fois en version boisson, l’autre en version sauce aux herbes. Un petit goût ‘vert’ dans les deux cas, adouci par les dates, la vanille et le lait d’amande dans la première recette, renforcé par les autres herbettes dans la seconde.
Mes lectures* m’ont également permis d’apprendre une chose que je n’aurais jamais imaginée : les pousses et les feuilles d’ortie contiennent plus de protéines que le soja. A vos mixers!

* voici les références des deux ouvrages :
–       Anne Brunner, Orties et Pissenlits, Paris : La Plage, 2012, pp. 22-23.
–       Laurence Alemanno, Chocolat cru, Paris : La Plage, 2014, pp. 67. Ce livre est une mine d’or de bonnes idées, je vous en reparlerai bientôt je pense (c’est dans celui-ci que j’ai appris que les orties sont blindées de protéines).

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Pour une boisson aux orties crues
–       2 dl de lait d’amande (ou autre lait végétal)
–       50 g de feuilles d’orties
–       2-3 dattes molles (3 si vous aimez les boisson sucrées, 2 sinon)
–       1 pointe de couteau de purée de vanille.

Enlever les tiges épaisses des orties puis les couper grossièrement. Les rincer ensuite (ça pique moins ainsi !).
Mettre tous les ingrédients dans un mixer, mixer jusqu’à ce que le mélange soit homogène et déguster !

*****

Pour deux avocats sauce ortie crue et herbettes
–       50 g noix de cajou
–       10 g d’orties
–       le bulbe d’un oignon nouveau
–       5 feuilles de livèche
–       1 petit bouquet de ciboulette
–       1 dl d’eau
–       ½ cc de shiro miso°
–       1 petite cc de sel
–       1 cs de vinaire de Xérès (ou de cidre)
–       1 avocat
–       quelques gouttes de citron
–       1 grosse poignée de pousses de soja (facultatif)
–       quelques fleurs de ciboulette pour la déco si vous le souhaitez

° Le shiro miso est un miso clair, en vente en épiceries asiatiques ou bio. Pas indispensable pour cette recette, il faudra simplement utiliser plus de sel si vous n’utilisez pas de miso.

La veille (ou plusieurs heures avant), mettre les noix de cajou à tremper.
Le jour même, enlever les tiges épaisses des orties puis les couper grossièrement. Les rincer ensuite.
Hacher finement l’oignon et le mettre dans un bol.
Laver puis hacher très finement la livèche et la ciboulette. Ajouter à l’oignon.
Mettre dans le bol d’un blender les noix de cajou égouttées, les orties, le dl d’eau, le miso, le sel et le vinaigre. Mixer jusqu’à ce que le mélange soit lisse. Ajouter ceci dans le bol contenant déjà l’oignon et les fines herbes, bien mélanger.
Couper l’avocat en deux dans le sens de la longueur, en ôter le noyau et étaler quelques gouttes de jus de citron sur la chair (pour éviter qu’elle ne noircisse).
Disposer un demi avocat sur chaque assiette, le remplir éventuellement de pousses de soja puis recouvrir le tout de sauce aux herbettes.
Décorer si vous le souhaitez de fleurs de ciboulette et servir avec une salade.

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Club tartine

Le club sandwich, c’est un peu comme deux sandwich empilés. Et bien aujourd’hui j’empile deux tartines et j’invente le club-tartine – pas aussi utile que la roue, j’en conviens, mais faut bien commencer quelque part…
La recette qui suit contient en fait deux recettes qui peuvent être utilisées séparément : une recette de salade de kale et une recette de tofu grillé. Utilisées en couche sur du pain de seigle avec encore de fines rondelles de pommes, on obtient un club tartine qui fait du bien.

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Le tofu grillé, y a plein de gens qui trouvent ça insipide et qui n’y voient qu’une substitution à la viande. Et bien pas moi ! J’adore le tofu grillé parce que quand on sait le faire, ça peut avoir des goûts vraiment très variés puisque ça prend le goût de ce dans quoi c’est mariné et/ou cuit. La texture aussi me plaît : moelleux au milieu et croustillant autour, c’est assez addictif.
Pour ce qui est de la salade, j’ai déjà parlé du kale ici et vous ai dit en gros que c’est un légume super et utilisable de plein de façons différentes. Il peut être utilisé pour faire des salades vertes particulières puisqu’elle se conservent quelques jours au frigo et qu’elles sont meilleurs préparées à l’avance pour que le kale ait le temps de mariner un peu. La salade de kale d’aujourd’hui est une cousine éloignée d’une salade Waldorf, cette salade très sixties à base de noix, de pommes, de branches de céleri et de mayo. Je vous ferai grâce de la mayo et préférerai une sauce à base de shiro miso – l’occasion de faire un petit point sur ce produit que j’utilise très souvent dans les sauces à salade.
Le shiro miso, ou miso blanc, est une pâte beige, douce et salée en même temps. C’est une spécialité japonaise que l’on trouve dans les épiceries asiatiques, mais aussi dans les magasins bio en raison des qualités diététiques du produit – il est entre autre plein de protéines.
Le shiro miso est une des nombreuses sortes de miso, une pâte fermentée à base de fèves de soja et souvent d’une autre céréale fermentée. Le shiro miso est à base de soja et de riz et est à ma connaissance le miso avec le goût le plus doux. Il se conserve longtemps au réfrigérateur (plusieurs mois en tous cas).

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Pour deux club-tartines

> la salade de kale (la quantité de salade convient pour 4 club-tartines)
–       1 cs bombée de shiro miso (miso blanc)*
–       2 cc d’huile de noix
–       2 cc de vinaigre de cidre
–       un peu de lait végétal (soja ou autre)
–       3 branches de kale
–       7-8 branches de céleri d’environ 30 cm de long
–       1 oignon
–       1 petit bouquet de persil
–       5 noix

> le tofu grillé
–       100 g de tofu
–       1 cc de tahine
–       1 cc de sirop d’érable
–       1 cc de sauce soja

> et aussi…
–       1 petite pomme
–       4 tranches de pain noir ou complet, de seigle ou encore de pain pumpernickel

* en vente dans les magasins bios ou asiatiques

Commencer par la salade, qui sera meilleure si elle peut reposer une heure et jusqu’à une nuit avant son utilisation. Pour la sauce, mélanger dans un grand saladier le shiro miso, l’huile de noix, le vinaigre de cidre et suffisamment de lait de soja (ou autre lait végétal) pour que la sauce soit crémeuse, mais mois liquide que de la mayonnaise.
Nettoyer le kale et le céleri branche, enlever les extrémités sèches ou brunes s’il y en a et les couper le plus finement possible. Ajouter au saladier.
Peler puis couper finement l’oignon, ajouter au saladier.
Rincer le persil, enlever les branches trop épaisses, hacher finement ce qui reste. Réserver une cs de persil haché pour la décoration et mettre le reste dans le saladier.
Couper les noix en petits morceaux, ajouter au reste et bien mélanger pour que tous les ingrédients soient bien couverts de sauce (je le fais à la main car je trouve que c’est la méthode la plus efficace). Mettre au frigo jusqu’au moment de dresser.

Pour le tofu grillé : mélanger le tahiné, le sirop d’érable et la sauce soja dans un petit bol.
Couper le tofu en 6 tranches (environ 1 cm d’épaisseur chacune), le mélanger à la sauce et faire griller dans une poêle à feu moyen à fort jusqu’à ce qu’il soit bien rôti des deux côtés (2 minutes par face environ).

Rincer la pomme et la couper en tranches fines.
Sur chaque tranche de pain déposer quelques cuillères à soupe de salade. Normalement, les proportions proposées vous permettent de n’utiliser que la moitié de la salade. Ça tombe bien puisqu’elle se garde sans problèmes quelques jours. Et si vous utilisez la salade toute seule, je vous conseille d’ajouter quelques rondelles de pommes coupées en petits quartiers ou de la servir sur une rosace de fines tranches de pommes.
Ajouter quatre rondelles de pommes sur chaque tartine, puis deux tranches de tofu sur deux tartines et une tranche sur les deux autres.
Empiler les tartines : la tartine avec une tranche de tofu va sur la tartine avec deux tranches.
Parsemer de persil haché et servir avec une salade par exemple.

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MISOstrone express

MISOstrone

J’aime beaucoup la soupe miso et n’ai absolument pas la prétention de savoir la préparer et encore moins de vous en donner une recette ici. Je fais parfois des bouillons avec de la pâte miso et des légumes dedans : c’est très vite fait, ça réchauffe et c’est bon. Et en plus ça s’adapte aux envies et aux restes du frigo… En y ajoutant des haricots, ça devient encore meilleur : un étrange et réconfortant mélange entre la traditionnelle soupe japonaise et la minestrone. Je proposerai dans le prochain post un accompagnement à cette petite soupe pour la transformer en repas plus consistant.

Les haricots secs sont multiples, tant au niveau de la forme que de la couleur et du goût. Ceux que j’ai trouvés au marché ont des couleurs délirantes en plus d’être délicieux.

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La cuisson des haricots  prend pas mal de temps : secs, le mieux est de les laisser tremper une nuit puis de les cuire 40 à 50 minutes avec une ou deux feuille(s) de laurier, un petit bout d’oignon et un bout de carotte. Pas besoin de ce temps de trempage si on utilise des haricots frais, et pour le reste, à part un temps de cuisson légèrement moins long (compter une trentaine de minutes), c’est la même chose. Le temps de cuisson dépend de la grosseur des haricots, ils sont cuits quand on peut les écraser avec une fourchette. La cuisson se fait sans sel, c’est une fois cuits qu’on rectifie leur assaisonnement.
Je trouve toute cette préparation assez longue. Du coup, lorsque j’en cuis, c’est pour plusieurs portions à la fois, que j’utilise ensuite dans des salades, des plats en sauce ou comme ici dans une soupe. Cuits, les haricots se conservent quelques jours au frigo.

MISOstrone, pour deux petits bols

– 4 choux de Bruxelles effeuillés
– 1 carotte moyenne, coupée en très fines tranches
– 1 oignon nouveau, coupé en très fines tranches
– une poignée de haricots secs cuits
– 1 cs de pâte de miso
– 3 dl d’eau bouillante
– qques brins de ciboulette
– qques graines germées (ici un mélange avec des lentilles, pois chiches et fungrec)

Dans une petite casserole, faire bouillir l’eau, y délayer le miso.
Ajouter les choux de Bruxelles effeuillés, les morceaux de carotte et d’oignons et les haricots secs. Laisser cuire 2 minutes, afin que les légumes soient chauds mais encore croquants.
Répartir le bouillon dans les deux bols et ajouter sur chaque soupe des graines germées et des brins de ciboulette.